L’origine des Arcis remonte au XIVème siècle. Le seigneur Robert Le Vexel est seigneur des Arcis vers 1350 ; La construction de l’époque est relativement modeste, grossièrement carrée, flanquée d’au moins deux tours dont il reste des traces.
Vers 1400, une des nièces de Robert Le Vexel épouse Guillaume de Cervon et Les Arcis vont rester dans la famille de Cervon jusque vers 1700, pendant neuf générations.
Charles de Cervon donne son aspect actuel au château vers la fin de l’époque Renaissance. Catholique, partisan de la ligue, il participe activement aux guerres de religion. Chevalier de l’ordre du Roi et gentilhomme ordinaire de sa chambre (sous Henri IV, puis Louis XIII), il est proche de la cour et sensible aux « modes » de l’époque. Sa personnalité explique probablement ses choix architecturaux pour son château :
Le plan des Arcis est encore celui d’un château médiéval :
Les bâtiments sont situés sur une plateforme rectangulaire, entourées de grandes douves maçonnées, d’une largeur allant par endroit jusqu’à 15 mètres.
Un pont-levis (actuellement remplacé par un pont dormant) donne accès à une cour entourée de murs.
A un angle, le Donjon n’est accessible que par un deuxième pont levis, aujourd’hui disparu. Les traces de la herse persistent. La porte d’entrée, basse, cloutée, est toujours utilisée. En bas, une salle basse voûtée, à nervures de pierre montre à la clé de l’ogive les armes des Cervon entourées du collier des Ordres du Roi : d’azur au cerf saillant d’or.
A un angle, le Donjon n’est accessible que par un deuxième pont levis, aujourd’hui disparu. Les traces de la herse persistent. La porte d’entrée, basse, cloutée, est toujours utilisée. En bas, une salle basse voûtée, à nervures de pierre montre à la clé de l’ogive les armes des Cervon entourées du collier des Ordres du Roi : d’azur au cerf saillant d’or.
Un escalier à vis en bois monte sur quatre étages. La toiture en ardoise, à contre courbe, typique de la région, domine tout le château.
Face au Donjon, de l’autre côté de la cour, le château proprement dit est formé de deux ailes à angle droit.
Les constructions sont bâties avec des matériaux de la région :
Les toitures sont en ardoises d’Angers-Trélazé, qui recouvrent les plus beaux monuments français (château de Versailles, Chenonceaux …), réputées pour leur qualité et leur longévité.
Les constructions sont bâties avec des matériaux de la région :
Les toitures sont en ardoises d’Angers-Trélazé, qui recouvrent les plus beaux monuments français (château de Versailles, Chenonceaux …), réputées pour leur qualité et leur longévité.
Les entourages de fenêtres et les corniches sont en pierre de Tuffeau, originaire de Touraine. Cette pierre calcaire blanche, très tendre, se prête volontiers à la taille et à la sculpture. Elle s’use malheureusement très vite, et les entourages des fenêtres ont dû être refaits au début du XXème siècle.
Parmi les pierres des murs, on retrouve les pierres de roussard, de couleur rouille, très dure. Cette pierre vient du nord de la Sarthe, la dernière carrière en activité est située à la Bazoge au nord du Mans.
Les façades ont été pour la plupart restaurées au XXème siècle selon la technique de la « pierre vue ». A l’origine, elles étaient certainement enduites, probablement dans une couleur jaune ocré (la façade Est est encore partiellement enduite).
Charles de Cervon aime sans doute se battre, et c’est probablement pour loger ses hommes d’armes et leurs chevaux qu’il construit le Grand Bâtiment des Servitudes. Tout proche du château puisqu’il plonge dans les douves à son extrémité Sud, long de quarante mètres, flanqué à son extrémité nord d’un beau colombier, sa façade préfigure le style Louis XIII, avec ses frontons triangulaires, ses successions horizontales de pierres et de briques.
Charles de Cervon aime sans doute se battre, et c’est probablement pour loger ses hommes d’armes et leurs chevaux qu’il construit le Grand Bâtiment des Servitudes. Tout proche du château puisqu’il plonge dans les douves à son extrémité Sud, long de quarante mètres, flanqué à son extrémité nord d ‘un beau colombier, sa façade préfigure le style Louis XIII, avec ses frontons triangulaires, ses successions horizontales de pierres et de briques.
Un grand porche central donne accès à gauche aux écuries (aujourd’hui disparues), à droite à un « magasin » et à des greniers (à foin). La sellerie, accessible des écuries, est située à l’époque dans le bas du colombier. Les soldats logent sans doute sous les toits, dans une salle qui fait toute la longueur du bâtiment, avec une superbe charpente en châtaignier, de structure dite en « coque de bateau renversée » (aucune poutre horizontale, la charpente repose directement sur les murs).
Des restes de cheminée témoignent de la volonté d’utiliser cette salle pour des hommes. Au XIXème et au XXème siècle, elle sert de stockage pour le foin.
Charles de Cervon, ardent catholique, fait construire à trois cents mètres de son château une chapelle dédiée à Saint-Sébastien, consacrée en 1615, réputée pour être « la plus belle de la province du Maine »(dictionnaire de l’abbé Angot). Il s’y fait, de son vivant, ériger son tombeau, où il se fait représenter en bosse, à genoux, armé de toutes pièces et revêtu de sa cotte d’armes. Cette chapelle, malheureusement saccagée pendant la Révolution, tombe en ruine au XIXème siècle. Il n’en reste plus de trace, si ce n’est des fragments de colonne en pierre de tuffeau, finement sculptées, conservés dans le donjon.
Charles de Cervon, ardent catholique, fait construire à trois cents mètres de son château une chapelle dédiée à Saint-Sébastien, consacrée en 1615, réputée pour être « la plus belle de la province du Maine »(dictionnaire de l’abbé Angot). Il s’y fait, de son vivant, ériger son tombeau, où il se fait représenter en bosse, à genoux, armé de toutes pièces et revêtu de sa cotte d’armes. Cette chapelle, malheureusement saccagée pendant la Révolution, tombe en ruine au XIXème siècle. Il n’en reste plus de trace, si ce n’est des fragments de colonne en pierre de tuffeau, finement sculptées, conservés dans le donjon.
En tant que gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, Charles de Cervon fréquente la cour et est certainement sensible à l’architecture et à l’organisation des jardins de l’époque ; Le retour de la paix lui permet d’embellir sa demeure avec un jardin reconnu en son temps : « Il fit aussi planter le bois et le mail qui sont au-devant de son château, qu’il rendit l’un des plus délicieux de la province pour les avenues et les promeneurs » . Au cours de la seconde moitié du XVIème siècle, à la fin de la Renaissance, la composition des châteaux et de leurs jardins s’organise typiquement sur un axe linéaire où se succèdent une avant-cour bordée par les communs, une plateforme supportant le château, puis la succession des jardins. Bien que les Arcis soient une demeure très campagnarde, sans aucune comparaison possible avec des châteaux royaux, L’étude des textes, du cadastre napoléonien et des parcelles actuelles permettent de retrouver rigoureusement le même plan.
Ainsi se succèdent du Nord au Sud :
Une avant-cour bordée par les communs (forge et boulangerie sont situées dans l’actuelle maison du gardien) et par le grand Bâtiment des servitudes.
Le château et le donjon, sur une plateforme carrée, cernée de douves profondes et maçonnées, larges de sept à dix mètres, avec accès par un pont-levis.
Deux plateformes carrées de jardins:
– Le jardin d’agrément situé sous les fenêtres du château, pour le plaisir du Seigneur des lieux
– Le jardin potager
Sont entourées de canaux eux-mêmes bordés de promenades, reliées par des ponts :
– Le jardin fruitier (verger)
– A l’Est de ces jardins renaissance, ou « carrés en l’isle », en contrebas, se situe un étang (récemment remis en eau) dans lequel se reflète le château, retenu par une digue servant de promenade
Ainsi se succèdent du Nord au Sud :
Une avant-cour bordée par les communs (forge et boulangerie sont situées dans l’actuelle maison du gardien) et par le grand Bâtiment des servitudes.
Le château et le donjon, sur une plateforme carrée, cernée de douves (4) profondes et maçonnées, larges de sept à dix mètres, avec accès par un pont-levis.
Deux plateformes carrées de jardins:
– Le jardin d’agrément situé sous les fenêtres du château, pour le plaisir du Seigneur des lieux
– Le jardin potager
Sont entourées de canaux eux-mêmes bordés de promenades, reliées par des ponts :
– Le jardin fruitier (verger)
– A l’Est de ces jardins renaissance, ou « carrés en l’isle », en contrebas, se situe un étang (récemment remis en eau) dans lequel se reflète le château, retenu par une digue servant de promenade
Des allées bordées d’arbres relient le château au paysage, en particulier à l’ouest :
– L’allée du cerf , centrée sur le colombier, mène à la Fontaine au Cerf ; seule persiste la source, qui alimente une pièce d’eau servant à alimenter les douves.
– L’allée du pommier mène à la chapelle
– Des allées menaient à des lieux-dits voisins (allées de Saint-Martin et du Buret)
À l’époque, les jardins sont un lieu de plaisir et de divertissement, mais ont aussi un but économique certain ; Le potager et le verger fournissent légumes et fruits, l’étang le poisson. Les canaux ne sont pas qu’un phénomène de mode, mais permettent un arrosage facile et mettent les cultures à l’abri des animaux.
René de Cervon, fils de Charles, fait ériger les Arcis en baronnie aux alentours de 1629 par lettres du roi Louis XIII. Son arrière-petite-fille fait passer la terre des Arcis dans la famille de Montesson par son mariage avec le marquis Jean-Baptiste de Montesson en 1685.
Le marquis Jean-Baptiste de Montesson, chevalier de Malte combat pour le roi de France et fait une belle carrière militaire. Mais les Montesson résident surtout à Paris et au Château de la Roche Pichemer. Son fils, Jean-Baptiste II, réside souvent aux Arcis. Il épouse à 70 ans en deuxième noces une jeune fille de dix-huit ans, mais meurt sans descendance. La marquise de Montesson sera la future épouse morganatique de Louis-Philippe d’Orléans. Femme de lettres, elle tiendra salon jusque pendant la révolution et suscitera le respect de Napoléon Bonaparte.
La succession, faute de descendants, est complexe, et les Arcis sont vendus, pour la première fois, à Joseph Duchemin, sieur de la Jarossais. La fille de celui-ci épouse Marcel Avril de Pignerolle
Le marquis Jean-Baptiste de Montesson, chevalier de Malte combat pour le roi de France et fait une belle carrière militaire. Mais les Montesson résident surtout à Paris et au Château de la Roche Pichemer. Son fils, Jean-Baptiste II, réside souvent aux Arcis. Il épouse à 70 ans en deuxième noces une jeune fille de dix-huit ans, mais meurt sans descendance. La marquise de Montesson sera la future épouse morganatique de Louis-Philippe d’Orléans. Femme de lettres, elle tiendra salon jusque pendant la révolution et suscitera le respect de Napoléon Bonaparte.
La succession, faute de descendants, est complexe, et les Arcis sont vendus, pour la première fois, à Joseph Duchemin, sieur de la Jarossais. La fille de celui-ci épouse Marcel Avril de Pignerolle
En 1775, Marcel Avril de Pignerolle est propriétaire des Arcis. Écuyer du roi, il dirige l’académie d’équitation d’Angers avec son frère Arsène. En 1786 il a pour élève Arthur Wellesley, duc de Wellington, dont on dit qu’il séjourna aux Arcis. Il meurt dans les prisons révolutionnaires en 1794. Sa fille Rosalie épouse son oncle Arsène Avril de Pignerolle en 1784. Contrairement à son frère Marcel, Arsène émigre en Angleterre pendant la révolution, puis, lors de son retour en France, débute un deuxième cycle de travaux aux Arcis :
Les murs de la cour sont abattus, le pont levis a disparu, remplacé par un pont dormant.
Les murs de la cour sont abattus, le pont levis a disparu, remplacé par un pont dormant.
A son extrémité s’élève un beau portail, signé Bigot, fabriqué dans une forge proche de Mayenne. En haut de celui-ci, on remarque des faisceaux de licteur, motif typiquement révolutionnaire. Des piques menaçantes décorent les côtés de ce portail, évoquant encore son rôle défensif.
Des salons sont décorés avec des moulures en « carton-pierre », nouvelle technique venue d’Angleterre, remplaçant les moulures en bois.
Une orangerie est bâtie au nord, face au château, dans le goût «Trianon», avec un toit à galerie en claustra.
Une orangerie est bâtie au nord, face au château, dans le goût «Trianon», avec un toit à galerie en claustra.
L’étang est asséché mais la structure des jardins renaissance et la digue sont conservées.
Un jardin Anglais de quatre hectares est dessiné au nord du château, et aménagé avec tout un circuit d’allées, de beaux arbres et quelques fabriques. On ne retrouve actuellement que quelques allées, des chênes de haut-jet et un cèdre du Liban, magnifiques mais en piteux état, ainsi que des traces d’aménagement d’une rotonde au bord de la petite rivière qui le limite au nord.
A la fin du XIXème siècle, Henriette Avril de Pignerolle, dernière du nom, fait enter par mariage les Arcis dans la famille Raguenet de Saint-Albin. Celle-ci entreprend des travaux de restauration importants au tout début du XXème siècle :
– Le pavillon d’entrée est surélevé
– Les encadrements des fenêtres en pierre de tuffeau sont refaits.
– Les façades, dont certaines étaient totalement envahies par du lierre, sont restaurées selon la méthode dite de « pierre-vue ».
La toiture du colombier est totalement restaurée, avec un renforcement de la charpente, à la fin des années soixante.